Ce sont 33 espèces qui ont été recensées sur nos deux communes, c’est à dire plus de la moitié des taxons connus pour la région Hauts-de-France (60 espèces). Notre faune « myrmécologique » est donc fortement diversifiée.

Les fourmis (des Hyménoptères au même titre que les abeilles, guêpes ou bourdons par exemple), sont souvent observées par les enfants comme leurs parents avec fascination. Qui n’a pas vu ces insectes découper un insecte mort ou transporter quelques aliments tombés d’une table ?

Ces détritivores et nécrophages ont bien d’autres actions bénéfiques pour la nature : elles contrôlent le milieu face aux insectes ravageurs (devenant des insectes « auxiliaires »). Elles participent à la résilience des milieux perturbés par l’Homme (feu ou pollution par exemple), elles assurent le bon fonctionnement de la litière et active sa dégradation, elles ont une influence sur le sol (PH, aération de surface, transport des minéraux vers la surface), elles favorisent la croissance ou l’implantation des végétaux, etc.

Elles servent également de ressource trophique pour les vertébrés (oiseaux, mammifères, araignées) car leur biomasse est particulièrement importante et disponible partout.

Sur ces 33 espèces, quatre font l’objet d’études plus spécifiques car rares et l’une d’entre-elles est étonnamment installée chez nous : Aphaenogaster gibbosa (Latreille, 1798) c’est son nom : désolé pour ce patronyme latin compliqué mais il n’y a pas de « correspondance » en français (photo ci-dessous).

Cette fourmi s’est installée de manière durable puisqu’elle est signalée depuis 2014 (jusqu’en 2020 date de sa dernière observation) sur deux de nos larris. Personne n’explique à ce stade son installation ici. C’est une fourmi affine des climats chauds et qui ne dépasse pas habituellement la Loire. Alors que fait elle sous nos latitudes ? Transport humain (via un pot de fleurs ramené du Sud) ? Implantation naturelle (aucune autre observation de l’espèce en Picardie) ? Nul ne l’explique… Un véritable mystère.

Encore un nom barbare pour cette fourmi des sables : Lasius psammophilus Seifert, 1992, où cette espèce est observée à Béthisy-saint-Martin (ci-dessous).

Un monde fascinant !

Photos : L. Colindre

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