Que nos « Larris » sont beaux ! Une biodiversité exceptionnelle s’y est établie de longue date et la préserver est de notre devoir. C’est ce que font avec brio, les bénévoles de l’association Béthisy Nature. Sans eux, rien ne serait pareil. La fermeture des milieux par la sylve étouffe la flore jusqu’à la voire disparaître et, avec elle, les cortèges d’espèces animales associées. Ce serait dommageable pour notre patrimoine et nos paysages.

Notre flore vasculaire, perd tous les ans en moyenne, deux espèces en Picardie depuis plus de deux siècles d’après BOULLET, 1999. Les fleurs spécifiques héliophyles et calcicoles (telles que les orchidées) de ces espaces sont donc fragiles, parfois menacées.

Je vous propose ici de vous faire partager quelques unes de nos ambassadrices en photo (et par ordre alphabétique) afin de pouvoir plus facilement les reconnaitre sur le terrain.

Cephalanthera damasonium (Mill.) Druce, 1906, la Céphalanthère à grandes fleurs ou Helléborine blanche. Espèce affine des sous-bois frais et sombres -ou de mi-ombre- dans les ourlets forestiers.

Epipactis atrorubens (Hoffm.) Besser, 1809, l’Helléborine rouge. 15 à 50 cm. Les fleurs sentent (un peu) la vanille.

Gymnadenia conopsea (L.) R.Br., 1813, l’Orchis moucheron ou Orchis moustique. Orchidée de pleine lumière. Une variété existe : G. c. « densiflora » qui comme son nom l’indique, a une l’inflorescence plus dense.

Himantoglossum hircinum (L.) Spreng., 1826 l’Orchis bouc. Jusqu’à 1 mètre de hauteur. Facilement reconnaissable (hampes florales caractéristiques) et marquée d’une odeur forte proche de celle du bouc.

Limodorum abortivum (L.) Swartz Le Limodore avorté espèce en forte régression. Cette orchidée se nourrit grâce à une association avec des champignons au niveau des racines. Cette orchidée est protégée.

Neottia (=Listera) ovata (L.) Bluff & Fingerh., 1837, La Grande Listère. Un orchis commun.

Neottia nidus-avis (L.) Rich., 1817 La Néottie nid d’oiseau ou l’Herbe aux vers. Sa pollinisation est assurée par les insectes. La Néottie s’associe à un champignon au niveau des racines.

Ophrys apifera Huds., 1762 l’Ophrys abeille est pollinisée par des abeilles qu’elle attire par une phéromone.

 

Ophrys aranifera Huds., 1778 (synonymie =Ophrys sphegodes) l’Ophrys araignée est en limite septentrionale de son aire de répartition dans le nord de la France. Les stations de l’Ophrys araignée sont menacées par l’embroussaillement des pelouses. Cette orchidée est protégée.

 

Ophrys insectifera L., 1753 l’Ophrys mouche. Son nom provient de ses fleurs qui ressemblent à une mouche « sombre ».

Orchis militaris L., 1753 l’Orchis militaire ou Orchis casqué. Les pétales latéraux font penser à un casque pointu, d’où son nom. Elle peut s’hybrider avec l’Orchis pourpre ou l’Orchis singe.

 

Orchis purpurea Huds., 1762 l’Orchis pourpre. Souvent observée en lisière de bois.

 

Orchis simia Lam., 1779 l’Orchis singe. Sa fleur vue de près fait penser à un singe avec deux bras et deux jambes (et même une queue !).

 

Platanthera chlorantha (Custer) Rchb., 1828 l’Orchis vert ou Orchis verdâtre. Il existe une autre espèce : la platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia) mais les loges polliniques sont parallèles et non divergentes chez P. chlorantha. Les deux espèces peuvent s’hybrider.

Voici donc quelques représentantes des pelouses calcaires. Il existe d’autres espèces picardes, mais l’essentiel y est !

Les Orchidées ne sont pas les seules fleurs emblématiques. La Gentiane en est une autre sans oublier bien sur… Anemone pulsatilla L., 1753 l’Anémone pulsatille (ici en compagnie d’un Gonepteryx rhamni (le « Citron ») l’un des premiers papillons printanier).

Et bien d’autres encore, comme Orobanche alba Stephan ex Willd., 1800, l’Orobanche du thym (une plante parasite) à ne pas confondre avec les Orchidées mais qui n’en est pas moins importante. Il en existe plusieurs espèces.

Une belle fleure : Ornithogalum umbellatum L., 1753 l’Ornithogale en ombelle nommée poétiquement « Dame de 11 h »

Photos : L. Colindre.