S’il en est des reptiles, ces deux là sont emblématiques de la Vallée de l’Automne. Je veux parler de la Couleuvre lisse autrement appelée « Coronelle » (Coronella austriaca Laurenti, 1768) et l’autre le Lézard vert Lacerta bilineata Daudin, 1802.

La première de ces deux espèces est une couleuvre (tout à fait inoffensive) qui fait souvent les frais d’une comparaison malheureuse avec la vipère. Il est vrai que le dessin sur la tête peut possiblement troubler le profane mais à bien y regarder, cette couleuvre est bien spécifique et facilement reconnaissable.

Brune ou grise mouchetée de brun sombre, elle mesure de 50 à 70 cm à la taille adulte. Sa présence est liée à l’abondance de lézards (Lézard des murailles le plus souvent) qui constituent l’essentiel de son alimentation. C’est pour cela qu’on la trouve souvent près des affleurements rocheux ou les lignes de chemin de fer. Sa petite tête et la faible extensibilité de ses mâchoires ne lui permettent pas la prise de grosses proies.

C’est la seule espèce ovovivipare d’Europe. Bien que présente en Picardie, elle est peu commune et semble en régression. Vulnérable et sur la liste rouge des espèce menacée en Picardie (2016), elle est protégée.

La seconde espèce ne laisse pas indifférent. Par sa taille, sa robustesse, sa rapidité et sa couleur le lézard vert étonne toujours quand on le croise. Jusqu’à 40 cm pour les plus grands. Le dimorphisme sexuel est parfois difficile. La gorge des mâles est bleue en période de reproduction mais la femelle peut également être parée de cette coloration même si elle est moins marquée que son compagnon. Deux habitus sont souvent décrits : dos portant des raies ou vert piqueté (cf. photos). Mais il existe également beaucoup de formes intermédiaires (Rollinat, 1946 ; Fretey, 1987).

Ce lézard a besoin d’une végétation buissonnante et bien exposée où il prend souvent un « bain de soleil ». Il grimpe volontiers sur les branches basses ou inclinées.

En Picardie, il atteint sa limite de répartition septentrionale. Il est plus commun dans le Sud. C’est une espèce vulnérable en Picardie (2009) et protégée.

Ci-dessus : mâle en livrée nuptiale. Notez la face ventrale jaune citron. Ci-dessous un couple dont on observe en arrière-plan une femelle avec une gorge bleue (coloration moins intense).

Au menu de ce lézard : arthropodes divers (insectes, araignées, larves), lombrics, fruits. Occasionnellement de jeunes vertébrés (micro-mammifères) et œufs.

Si au gré de vos promenades, vous croisez le chemin de ses deux reptiles, n’hésitez pas à remonter vos observations (date, lieu, nombre d’individus) auprès du conservatoire d’espaces naturels ou de les signaler en ligne sur la base participative ClicNat : https://clicnat.fr/

Photos : L. COLINDRE

 

Bibliographie :

  • Fretey J. (1987) Guide des reptiles de France, Hatier 255 pp.
  • Rollinat R. (1946) La vie des reptiles de la France centrale, cinquante années d’observations biologiques, Librairie Delagrave, 337 pp.